Épilogue prolongé
DANI
J’AI DIT à Emil que je voulais un petit mariage simple, avec seulement les amis proches et la famille. Il a accepté.
Alors comment en suis-je arrivée là ?
C’est la faute de sa mère. Et de Bonnie. Et de Layla. Elles ont conspiré toutes les trois pour m’offrir un mariage de conte de fées alors que je me serais satisfaite d’un barbecue dans le jardin.
Tandis que je regarde par la fenêtre de la maison de vacances de Bonnie dans le Vermont les centaines de chaises installées en rangs serrés, mon cœur se met à battre la chamade. C’est un jour parfait pour un mariage en plein air. Nous sommes à la fin du mois de juin et le soleil brille, la chaleur cuisante atténuée par une légère brise. Des fleurs sont accrochées au dos de chaque chaise, et des pétales de roses blanches bordent l’allée.
Cela se passe dans l’arrière-cour de la maison de Bonnie, mais ce n’est pas un barbecue. Je prends une grande inspiration et pince l’intérieur de mon bras. Ouaip. Ce n’est pas un rêve. Il y a un an, j’ai rencontré Emil au Bal d’été et le cours de ma vie a radicalement changé. Je viens d’avoir 31 ans, j’ai un bébé de 4 mois et demi, un mari et deux nouveaux enfants.
Et je suis heureuse. Mon Dieu, que je suis heureuse.
C’est fou ce que je suis heureuse.
Je sursaute quand on frappe à la porte et j’expire quand Bonnie passe la tête à l’intérieur. Serrant ma robe de chambre en soie autour de mon corps, je lui fais signe d’entrer.
— Tu es censée être habillée !
— Je sais. J’ai juste commencé à regarder tout le monde se préparer et je me suis comme... pétrifiée.
Mettant deux doigts dans sa bouche, Bonnie émet un sifflement strident. En quelques secondes, Viviane et son équipe se précipitent dans ma chambre. Erica me sourit et me fait un clin d’œil en me montrant une chaise. Je connais la marche à suivre. On me maquille, m’habille et me retouche à l’extrême... et j’adore ça.
Je porte une robe à col bateau qui rappelle le style des années ‘50. La dentelle épouse mes clavicules et le haut de mes épaules, puis s’étend en un corsage ajusté avant de s’évaser à la taille. J’ai choisi une robe qui m’arrive au-dessus de la cheville pour montrer mes Manolos roses.
— Magnifique.
Bonnie plaque ses mains sur sa poitrine, les yeux brillants de larmes.
— Je suis tellement honorée que tu te maries ici, Dani. Tu n’as pas idée.
— C’était le seul endroit où je pouvais me marier. C’est là que tout a changé.
C’est là que j’ai accepté d’être seule, que j’ai trouvé ma force, que j’ai décidé d’être la mère la plus forte et la plus géniale possible.
C’est là qu’Emil est venu me trouver après m’avoir écrit des dizaines de mots d’amour qui faisaient naître un sourire sur mon visage tous les matins.
—Dani, tu es prête ? fait une petite voix dans le couloir.
Talia passe la tête à l’intérieur, ses cheveux noirs torsadés en une tresse compliquée dans laquelle est entrelacée avec une couronne de fleurs. Sa robe pêche met en valeur son teint doré et ses grands yeux bleus sont perçants et brillants.
Elle va briser tant de cœurs quand elle sera grande. Tant. De. Cœurs.
— Je suis prête, chérie.
Je souris à ma fille, qui a volé mon cœur dès le premier instant où je l’ai rencontrée.
Elle hésite sur le seuil de la porte, puis se jette dans mes bras. À huit ans maintenant, Talia est plus mûre que son âge. Elle enlace ma taille et, quand je m’agenouille pour écarter ses cheveux de son visage, elle se mord la lèvre inférieure.
— Qu’est-ce qui ne va pas, Talia ?
— Je veux te demander quelque chose.
Elle enfonce son orteil dans le tapis.
— De quoi s’agit-il ?
Ses joues se colorent et elle lève lentement ses yeux vers les miens, puis déglutit, se tordant les mains devant son ventre.
— Je me demandais... souffle-t-elle. Tu vois, je sais que ma maman est morte quand j’avais cinq ans. Mais tu es ma nouvelle maman, maintenant, et je me demandais si je pouvais t’appeler Maman.
Elle me fixe à travers ses cils épais, ses traits habituellement assurés exprimant l’incertitude.
— Oh, Talia.
Je l’entoure de mes bras.
— Bien sûr que tu peux m’appeler Maman. J’en serais honorée. Tu seras toujours ma fille.
Elle se dégage, les mains sur mes joues.
— Vraiment ?
— Vraiment.
Mon sourire tremble.
— Ne pleure pas, murmure-t-elle. Tu vas abîmer ton maquillage.
Un rire mêlé de larmes jaillit de moi et j’acquiesce, clignant des yeux en regardant le plafond pour ne pas gâcher le dur labeur de Yasmin. Puis je me lève, passe mes mains sur mon front et regarde Bonnie.
— Où est mon bouquet ? Je veux me marier maintenant.
Ma meilleure amie sourit et me présente le bouquet de fleurs, puis nous descendons pour que je puisse m’unir à l’homme de mes rêves.
La cérémonie est courte, mais touchante. Mes enfants – tous les trois – sont au premier rang. Ambrose dort pendant toute la cérémonie, ce qui est sûrement une bonne chose. Sa grand-mère est folle de lui, me montrant une facette plus tendre de la femme effrayante que j’ai rencontrée il y a un an. Mon fils va être pourri gâté, je le sais déjà. Francis et Talia sont des anges. Je finis quand même par abîmer mon maquillage lorsqu’Emil prononce ses vœux et, les yeux humides, il passe ses pouces sur mes joues avant d’embrasser mes larmes.
On échange les alliances, le baiser et ensuite, je suis à lui et il est à moi, officiellement. J’ai mal aux joues à force de sourire. Nous nous dirigeons vers la grange-atelier-lieu de réception et nous dansons jusqu’à ce que le ciel de minuit soit constellé d’étoiles et que tout le monde soit endormi ou complètement saoul. Les enfants sont avec leur grand-mère, et bien que cela me tue de passer du temps loin de mes bébés, je ne peux pas résister à la promesse d’une nuit seule avec Emil. Nous avons eu très peu de temps pour nous depuis qu’Ambrose est né, mais cette nuit est tout à nous.
À la fin d’une chanson, Emil me prend dans ses bras et annonce qu’il emmène sa femme au lit.
C’est moi. Je suis sa femme. Sa femme. Et c’est mon mari. Youpi !
Nous ne logeons pas chez Bonnie. Pour ce soir, Emil a loué un étage entier de l’hôtel en ville. Il m’a dit qu’il voulait que je me sente libre de crier sans me gêner, parce qu’il allait me montrer à quel point il est heureux d’être mon mari. Et que ça impliquait que je crie, et que je crie fort.
Quand nous entrons dans la suite nuptiale, le champagne refroidit dans un seau et des pétales de fleurs jonchent le sol et le lit. Je me tourne vers Emil et j’enroule mes bras autour de son cou.
— Je t’aime.
— Pas autant que je t’aime, grogne-t-il.
Ses doigts dérivent sur mes épaules nues, mes clavicules, remontent le long de mon cou pour recouvrir ma mâchoire. Son baiser est vorace au point que mes orteils se recroquevillent de plaisir dans mes Manolos et que j’en ai les jambes flageolantes. Je me fonds dans mon homme, soupirant devant la force de son baiser.
Puis ses mains commencent une lente exploration de mon corps, de ma mâchoire à mes flancs, ses pouces effleurant le bord de mes seins tandis qu’il enroule ses immenses mains autour de ma taille.
— Tu es incroyable dans cette robe, Dani, dit-il en embrassant la peau sensible sous mon oreille.
Sa main rejoint le bas de mon dos, puis enveloppe la courbe de mon postérieur. Alors qu’il embrasse mes lèvres, il tire sur le tissu blanc jusqu’à ce que mes fesses soient dans ses mains et il les malaxe, les écarte et les expose à l’air frais de la pièce. Je frissonne contre lui, ma culotte est déjà trempée.
Mon homme. Mon homme splendide, sexy et magnifique.
Je crie quand Emil me soulève et me jette sur le lit, rebondissant une fois avant qu’il réussisse à coincer mes bras autour de ma tête.
— Tu es à moi maintenant, Dani. Je ne te laisserai pas partir.
Il se tient sur le côté du lit alors que je suis allongée dessus, le cœur battant la chamade. J’adore la façon dont il me domine si complètement et pourtant avec tant de douceur.
— Parfait.
Je lui mordille la lèvre, ce qui me vaut un grognement sexy.
Puis sa main remonte le tissu de ma jupe qui se retrouve en tas au niveau de ma taille et ses doigts trouvent le fond trempé de ma culotte. Il expire et appuie son front contre le mien, repoussant la dentelle humide pour toucher mes doux plis. Je laisse ma tête tomber en arrière, gémissant à son contact.
Je ne m’en lasserai jamais. Je ne me lasserai jamais de ses caresses, de sa langue, de son sexe.
Quand il glisse un long doigt en moi, en utilisant son pouce pour taquiner mon clitoris, quelques délicieuses caresses suffisent à me faire basculer. Il glisse un autre doigt en moi pendant que je jouis, intensifiant mon plaisir, et bientôt je le supplie. Sans honte de le vouloir. D’en vouloir plus.
Et c’est ce qu’il me donne. Toujours dans son smoking, et moi dans ma robe de mariée, Emil libère son long sexe avant de me soulever et de me replacer sur le lit. Il s’agenouille entre mes jambes et me fait un sourire ténébreux.
— Prête ?
— Toujours.
Et il me pénètre. Je crie, me cambre, m’agrippant à sa chemise de smoking blanche alors qu’il entre, encore et encore et encore. Ses mains s’agrippent à la tête de lit, son corps courbé sur le mien tandis que mes jambes s’écartent encore plus, accueillant chacun de ses délicieux centimètres.
Il est à moi. Tout à moi.
Quand il change d’angle pour faire pression sur mon clitoris pendant qu’il entre et sort, j’explose dans un cri. Sa main s’enroule autour de mon épaule, me serre contre lui, et il n’arrête pas jusqu’à ce qu’un orgasme se mélange au suivant.
Puis je le sens. Ce moment délicieux où son corps se tend et où son sexe devient incroyablement dur. Emil Van der Berg, mon mari, mon amant, m’emplit en grognant mon nom comme une prière, puis s’affale sur le nuage blanc de ma robe.
Je halète, fixant le plafond alors que mes doigts et les siens s’entrelacent.
— Recommençons, dis-je, mais nus, cette fois-ci.
Emil rit tout bas entre deux respirations.
— Femme gloutonne et insatiable. Accorde-moi une minute.
Je souris et lui presse la main, puis lui donne cinq minutes pendant que je me lève et enlève ma robe, lissant ses plis et m’assurant que je ne l’ai pas tachée. Quand je me retourne et me dirige vers le lit, Emil ouvre les yeux. Il jette un coup d’œil aux minuscules sous-vêtements en dentelle que je porte et m’ordonne de m’allonger sur le dos les jambes écartées.
Volontiers.